dimanche 15 décembre 2019

La lutte contre le VIH chez les personnes handicapées


Les personnes Handicapées sont-elles oubliées dans les stratégies de lutte contre le VIH : les chiffres parlent ?
Comment réduire l’écart entre le taux de prévalence national et celui des personnes handicapées à l’occasion des journées internationales du VIH le 1er décembre et des personnes handicapées le 03 décembre ? En effet, le taux de prévalence du VIH chez les personnes handicapées est plus de cinq (05) fois supérieure à la proportion nationale.
Le 1er décembre est la journée mondiale de lutte contre le sida. Cette journée internationale est consacrée à la sensibilisation de la pandémie du sida. Le 03 décembre est la journée internationale des personnes handicapées. Cette Journée internationale des personnes handicapées a été instituée par les Nations Unies depuis 1992 afin de permettre une meilleure connaissance du handicap, des droits des personnes handicapées et l’inclusion. Ces deux dates majeures poussent à réflexion notamment sur la problématique VIH et Handicap. En effet, le taux de prévalence national du VIH est de l’ordre de 0,8% selon les statistiques nationales en 2018 et le taux de prévalence au niveau des personnes handicapées est de 4,6%, selon l’étude bio comportementale sur la vulnérabilité des personnes handicapées face au VIH de l’IRSS, commanditée par l’ONG Humanity & inclusion en collaboration avec le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (SP / CNLS-IST). Le graphique suivant illustre cette différence.

Figure 1: taux national de prévalence du VIH vs taux de prévalence des personnes handicapées

Nous sommes alors en droit de nous poser les questions suivantes :
1-      Quelles sont les facteurs explicatifs de cette différence entre les deux taux de prévalence ?
2-      Quelles sont les solutions pour réduire l’écart de ces deux taux ?
Pour répondre à la première question nous avons exploité les résultats de l’étude comparative entre les recommandations de l’article 25 (relatif à la santé des personnes handicapées) de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et leur application concrète à travers les lois, politiques et stratégies santé inclusives (2018). En effet, le rapport stipule que les personnes handicapées ne constituent pas une cible prioritaire de lutte contre le VIH à contrario des populations clefs[1]. En conséquence, le paquet minimum de service VIH et les outils et canaux de communication sont peu inclusifs des personnes handicapées. Cette prévalence est élevée du fait de la marginalisation des personnes handicapées, de la difficulté d’accès aux dépistages et aux traitements antirétroviraux, des violences sexuelles à leur égard, de la stigmatisation des personnes handicapées.
Ainsi, les solutions pour lutter contre le fort taux de prévalence du VIH au sein des personnes handicapées passent nécessairement par une amélioration du cadre juridique de protection des droits des personnes handicapées et de lutte contre le SIDA et les autres IST ; en l’occurrence une relecture des lois : 012-2010, 030-2008 et 049-2005 s’impose afin de tenir compte de l’esprit de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Par ailleurs, une solution opérante de la prise en compte des personnes handicapées dans la riposte du VIH doit comprendre la formulation d’indicateurs clairs sur les personnes handicapées dans la lutte contre le VIH/SIDA par le CNLS à travers de collectes régulières de données. Dans lutte, les personnes handicapées elles-mêmes et des leurs organisations/Association ont un rôle capital à jouer. Des conventions de collaborations entre associations de lutte contre le SIDA et celles œuvrant dans le domaine du handicap doivent être conclues. Du reste, pour une bonne prise en compte des personnes handicapées dans la lutte contre le VIH, les prestataires de santé doivent être former sur le handicap et les préoccupations/besoins spécifiques en matière de santé des personnes handicapées. La carte d’invalidé doit servir à l’accès des droits associés.

BONKOUNGOU Michel, Statisticien-Blogueur.


[1] Dans le contexte du VIH, les populations-clés comprennent : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres, en particulier les femmes transgenres, les travailleurs du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les personnes vivant avec le VIH et les personnes incarcérées ou en détention.

jeudi 4 avril 2019

Le réseau des journalistes parlementaires



L’an deux mille dix-neuf et les 25, 26 et 27 mars s’est tenue à Manga une formation organisée par le centre parlementaire canadien en collaboration avec l’Assemblée nationale burkinabè sous le thème : « Modalité d’adoption de la constitution burkinabè, création d’un réseau de journalistes et communicateurs spécialistes des questions parlementaires. »


L’objectif de cet atelier était d’outiller les journalistes et hommes de médias sur les questions parlementaires qui sont sans doute des concepts nouveaux pour certains d’entre eux. Le centre parlementaire canadien a donc initié cette formation pour une mise à niveau des journalistes et communicateurs des médias.

Les journalistes présents ont donc saisi l’occasion pour créer un réseau de journalistes qui permettra de traiter des questions d’informations sur le parlement.
La formation s’est déroulée autour de plusieurs modules qui sont les suivants :

1-    Les différentes modalités d’adoption de la constitution et leurs implications dans le contexte actuel, animé par le professeur Abdoulaye SOMA agrégé des facultés de droit, avocat et consultant ;

2-    Le journalisme à l’épreuve des réseaux sociaux et des émissions interactives au Burkina Faso : pratiques, défis et perspectives ; animé par Moussa SAWADOGO journaliste et consultant ;

3-    Les procédures d’adoption des lois et des amendements : la procédure législative, animé par Sylvain Vebamba chef de service de la presse écrite à l’Assemblée Nationale ;

4-    La création d’un réseau de professionnels des médias : avantages et limites, animé par Moussa SAWADOGO.

Le premier module avait pour objectif de faire comprendre les enjeux du projet de la nouvelle constitution et de maitriser la fonctionnalité du parlement. Au Burkina Faso, nous avons deux méthodes pour modifier et faire adopter la constitution : la voie référendaire ou la voie parlementaire. Malgré, le coût du référendum et l’insécurité, le Pr. A. SOMA estime qu’on devrait aller au référendum. Ceci nous permettra d’éviter un glissement ou de créer un précédent au regard de l’histoire récente du Burkina Faso. Au demeurant, la voie référendaire a été aussi une promesse de son excellence, Rock Marc Christian Kaboré.

Dans le deuxième module, le formateur a rappelé le rôle de la fonction du journaliste qui consiste à rapporter fidèlement, à analyser et à commenter le cas échéant les faits qui permettent à ses concitoyens de mieux connaître et de mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent… » tiré du guide de déontologie de la fédération professionnelle des journalistes (FPJ) du Québec de 1996. Aussi, le Journaliste doit rester probe, honnête, impartial et digne dans le traitement de l’information quelque soit la source.

Le troisième module a traité des procédures d’adoption des lois et amendements.
Au Burkina Faso, les lois adoptées viennent du gouvernement, du parlement ou d’initiative législative populaire.  Le droit d’initiative populaire est exercé par le peuple par voie de pétition quand une frange de la population en droit de voter recueille 15.000 signatures (Article 98 de la constitution). Cependant, l’amendement revient aux députés et au Gouvernement.

Finalement, la question du réseau professionnel a été abordée. Le formateur a soutenu la multiplicité des réseaux des journalistes qui naissent et disparaissent à la première difficulté, d’où la nécessité de bien poser les bases du réseau naissant.

Au bout de ces trois jours de formation, les journalistes présents ont créé un réseau de journalistes chargés de traiter l’information parlementaire. Ce réseau baptisé « Initiative de journalistes pour le traitement de l’information parlementaire, IJIP » est présidé par Beyon Romain NEBIE des Editions Sidyawa.

« La mise en place de l’Initiative de journalistes pour le traitement de l’information parlementaire est venu de la nécessité pour les journalistes, hommes et femmes de médias de renforcer les capacités pour mieux maitriser le traitement de l’information parlementaire. Quoi qu’on dise, les questions parlementaires sont des concepts nouveaux pour les journalistes. Il était nécessaire de trouver un cadre approprié pour demander aux spécialistes de ces questions de doter des journalistes de connaissances susceptibles de leur permettre de traiter l’information parlementaire avec beaucoup plus de facilité. » dixit Beyon Romain NEBIE des Editions Sidwaya, président de l’IJIP.


BONKOUNGOU Michel
Association des Blogueurs du Burkina (ABB)