lundi 6 mars 2017



Innocent malgré tout, le film qui a fait fuir les spectateurs

J’ai suivi pour vous le film Innocent malgré tout des jeunes réalisateurs ivoiriens Jean de Dieu Konan et Samuel Mathurin CODJOVI au Ciné Burkina.  Le film raconte l’histoire de Karus, un jeune qui travaille dans la collecte d’ordure pour survivre. Jusqu’au jour où, tentant de secourir une jeune fille qui se fait violer, il assiste à la mort accidentelle de celle-ci et est accusé à tort. De là, part un long et périlleux supplice pour lui. Il est la victime collatérale de la colère d’un puissant homme, qui veut à tout prix venger la mort de sa fille.
rvLe film semble faire l’apologie de la torture des accusés et est un mélange de spiritualité chrétienne. Pendant la séance plusieurs personnes ont dû quitter la salle du Ciné Burkina, car les scènes de torture étaient insupportables pour elles. Nous sommes allés à la rencontre du jeune réalisateur pour mieux comprendre les thèmes de violence et de spiritualité de son film.
Michel Bonkoungou : Comment vous êtes-vous senti quand certaines personnes sont sorties de la salle lors des scènes de violence ?
Jean de Dieu Konan : Je pense que chacun à son niveau supporte la violence à sa manière. Les scènes violentes comme cela on sait que ça choque beaucoup de personnes. Mais il était important de montrer cela quand-même. Ce sont des choses que les gens évitent de montrer mais nous avons voulu lever le voile sur ce qui était caché. Tout le sait ce qui se passe mais personne n’ose le montrer. Nous en tant que cinéaste c’est notre travail de montrer ce qui est caché.
M.B : Comment avez-vous réussi la prouesse de rendre aussi vrai ces scènes de violences par rapport à d’autre film où le trucage est facilement remarquable ?
J.D.K : Je pense qu’on a beaucoup travaillé avec l’intelligence. On a fait le film avec très peu de moyen, il fallait beaucoup réfléchir. On a voulu que notre film soit le plus réaliste possible. Il fallait par faire un film qui parle d’injustice et qui soit carrément en dehors de la réalité. On a voulu coller la réalité et aller au fond du sujet pour que chacun puisse se remettre en question. La dernière phrase du film c’est que sera notre monde sans justice ?
M.K : C’est la façon donc la spiritualité chrétienne est présentée dans le film. Cela ne discrédite pas le film ?
J.D.K : Chacun a le droit de l’interpréter comme il veut. Nous sommes chrétiens, nous avons nos croyances. Nous avons pensé que c’était important de lier notre croyance à notre film. Le message du film n’est pas la spiritualité mais l’injustice. Pour nous, ça été un passage pour véhiculer notre message. Mais c’est le message principal, Il faut qu’on ait un monde de justice.
Michel BONKOUNGOU