dimanche 29 novembre 2020

L'assurance de l'eau!!!

Par un produit d'assurance bien adapté à nos contraintes économiques et sociales, nous pouvons atteindre l'objectif "zéro corvée d'eau" en 2025! 

L'accès à l'eau potable au Burkina Faso, est très ardu. Le président Son Excellence Marc Rock Christian KABORE s'était engagé à atteindre à l'horizon 2020 une corvée d'eau égale zéro. Malheureusement, le taux d'accès nationale à l'eau potable est évalué à 75,4% en 2019, 74,0% en 2018 et 73,4% en 2017, source le site du Présimètre (Thématique). La pénurie d'eau en milieu rural et dans les périphériques des grandes villes comme Ouagadougou et Bobo Dioulasso est criarde et aggravée en période de sécheresse.

Photo illustrative, crédit photo: VERGNET_BURKINA_

Dans les zones accueillant les déplacés internes dû au terrorisme, la pression d'accès à l'eau est encore plus problématique face à la faiblesse des infrastructures vétustes et insuffisantes. Nous sommes face à une urgence sanitaire, sociale et économique. 

Comment agir en soutien aux actions du gouvernement? Comment pallier la faiblesse d'accès à l'eau potable par la mise en place d'un produit d'assurances? 

Nous pensons effectivement, que les sociétés d'assurances par la mise en place d'un produit de micro-assurance ont un rôle à jouer!

En effet, les actuaires des sociétés d'assurances peuvent concevoir un produit intitulé "accès à l'eau" avec une prime qui n'excède par 1000FCFA pour résoudre ce problème d'accès à l'au en cas de pénurie chronique.

La difficulté consisterait à avoir une étude de faisabilité afin de maitriser les contours d'un tel nouveau produit et comment approvisionner les bénéficiaires de cette assurance. Aussi, qui devrait payer cette prime pour les ménages les plus pauvres?

Dans notre réflexion, nous pensions qu'en six mois, l'Association Professionnelle des Sociétés d'Assurances peuvent diligenter une étude sur le terrain pour cerner les pertes financières en cas de coupure d'eau pour l'ONEA, le coût moyen de consommation d'eau pour les clients.

Cette prime effectivement doit permettre de couvrir les frais généraux, les commissions et être suffisant pour couvrir les sinistres. Les ménages à notre avis serait capable de payer une prime annuelle de 1000FCFA. Dans le cas où la réalité du terrain donnerait une prime supérieure à cette somme, l'Etat pourrait subventionner ce surplus en partenariat avec tous les acteurs, ONG, société civile etc qui interviennent dans le domaine de l'eau.

Les objectifs de cette micro-assurance sont multiples : elle permettrait aux sociétés d'assurances de mobiliser de l'épargne qui pourrait être recyclée dans l'économie, elle aura un plus-value, les sociétés d'assurances créerons des emplois par la mise en place d'un système moderne de distribution d'eau et d'une chaîne de valeurs génératrice de revenus pour des distributeurs d'eau et d'atteindre l'objectif de zéro corvée d'eau pas à l'horizon 2020 mais 2025.

Cette idée n'est pas utopique, elle bien-sûr faisable, mais demande une volonté politique de la part des dirigeants et la participation effective de tous les acteurs du marché des assurances!

Michel BONKOUNGOU, Blogueur!!



mardi 1 septembre 2020

La responsabilité civile automobile

La responsabilité civile automobile

Pour cette journée mondiale du blog, j’ai décidé d’écrire un billet sur l’assurance responsabilité civile automobile. Elle est dans la Zone CIMA[1], une assurance obligatoire pour tout véhicule terrestre à moteurs. Quels sont les principes et le fondement de la responsabilité civile automobile ? Quelles sont les exclusions liées à la responsabilité civile automobile ?

L’assurance responsabilité civile automobile est un cas particulier des assurances responsabilité civile. Les assurances responsabilité civile inclus la responsabilité civile automobile, la responsabilité chef de famille et la responsabilité chef d’entreprise. Cet billet se focalise sur l’assurance responsabilité civile automobile car elle est obligatoire et soumise au contrôle de la Direction des Assurances auprès des sociétés et intermédiaires d’assurances et au contrôle de la police auprès des propriétaires de véhicule terrestre à moteurs.

 

Le code des assurances à son article 200 stipule que : « Toute personne physique ou toute personne morale autre que l'État, au sens du droit interne, dont la responsabilité civile peut être engagée en raison de dommages subis par des tiers résultant d'atteintes aux personnes ou aux biens et causés par un véhicule terrestre à moteur, ainsi que ses remorques ou semi-remorques, doit, pour faire circuler lesdits véhicules, être couverte par une assurance garantissant cette responsabilité. »

Bien sûr, en parlant de véhicules terrestres à moteur, les motos ou tout engin à deux deux roues motorisées est concernée. Au Burkina, nous avons l'impression que l'assurance pour les motos ne sont pas obligatoires. Dans une autre billet, nous expliquerons les conséquences dramatiques de ce laxisme et pourquoi l'opinion n'adhère pas à l'assurance pour les motos. 

Le principe est le suivant : quiconque cause même involontairement un dommage à autrui doit supporter les conséquences de cet acte. Pour prévenir toute difficulté à prendre en charge les dommages causés, toute personne peut prendre un contrat d’assurances responsabilité civile auprès d’une compagnie d’assurances. Ainsi, l’assureur prend en charge les conséquences pécuniaires que l’assuré peut encourir vis-à-vis d’un tiers.

L’assureur paie des indemnités à la victime du dommage causé par l’assuré.

Les membres de la famille du conducteur ou de l'assuré sont considérés comme des tiers au sens du premier alinéa de l’article 200.

En général, dans tous les contrats d’assurances nous avons les exclusions suivantes : la faute intentionnelle, la guerre civile ou étrangère, l’irradiation, la transmutation de noyaux atomiques ou radioactivité, les grèves, les émeutes et mouvements populaires, les actes de vandalisme ou de brigandages etc.

La responsabilité civile ne couvre par les réparations causées à votre véhicule dans le cas où votre responsabilité est engagée. En français facile si vous avez souscrit qu’une assurance responsabilité civile, si vous êtes responsable en circulation d’un accident dans laquelle votre véhicule est entièrement endommagée, vous n’avez pas droit à la réparation. Seul le tiers endommagé sera pris en charge par l’assureur.

En responsabilité civile automobile, les réparations de la voiture ci-dessus ne serait pas pris en charge par l'assureur.



Cependant, il est très utile de lire les conditions générales de votre contrat d’assurances automobile pour vous assurer que certaines exclusions n’y sont pas incluses.

La solution lorsque votre voiture est neuve, est de souscrire à une assurance automobile tous risques.



[1] CIMA : Conférence inter-africaine des marchés d'assurance


mardi 25 août 2020

L'analyse de l'évolution des arriérés de primes des sociétés dommages du marché burkinabè.

L’assureur garantie un risque contre le paiement d’une prime par le souscripteur. Selon le code d’assurances à son article 13, la garantie n’est valable que lorsque la prime est payée à la souscription. Le but était de lutter contre le trop plein d’arriérés accumulés par les sociétés d’assurances. Nous avons voulu par ce billet, faire l’analyse des arriérés de primes sur la période 2001 à 2018.

ARTICLE 13 ET LES SANCTIONS DE L'ARTICLE 312

L'article 13 du code des assurances entré en vigueur en 2011 à stipule que : 

"la prise d’effet du contrat est subordonnée au paiement de la prime par le souscripteur. Il est interdit aux entreprises d’assurance, sous peine des sanctions prévues à l’article 312, de souscrire un contrat d’assurance dont la prime n’est pas payée ou de renouveler un contrat d’assurance dont la prime n’a pas été payée." 

Les arriérés de primes sont les créances sur les assurés et les intermédiaires d'assurances. Les sanctions prévues à l'article 312 sont :

  • ü  l’avertissement ;
  • ü  le blâme ;
  • ü  la limitation ou l’interdiction de tout ou partie des opérations ;
  • ü  toutes autres limitations dans l’exercice de la profession ;
  • ü  la suspension ou la démission d’office des dirigeants responsables ;
  • ü  le retrait d’agrément.

Cet article a été modifié pour lutter contre le stock élevé des arriérés au bilan des sociétés d'assurances.

ANALYSE DE L'EVOLUTION DES ARRIÉRÉS DE PRIMES 

Depuis 2001 à 2010 les arriérés ont connu une hausse continue passant de 4,3 milliards de franc CFA à 18,5 milliards de francs, soit une croissance annuelle moyenne de 11,8% sur cette période. Ces arriérés ont connu une légère baisse en 2008 du fait de la crise financière.

A partir de 2011, les arriérés font connaître une baisse continue jusqu'en 2015 soit une régression annuelle moyenne de 36,89%. Ils passent de 17,9 milliards de francs CFA en  2011 à 1,8 milliards de francs CFA en 2015.

Cependant, en 2016 les créances sur les assurés et agents font s'établir à 4,8 milliards de francs CFA soit une croissance annuelle de 168,6%. Cette hausse extraordinaire reste inexplicable. En 2018, les arriérés ont continué à progresser et s'établissent à 7,5 milliards de francs CFA. Sur la période 2016-2018, les arriérés ont une croissance annuelle moyenne de 25,1%.



Nous remarquons que l'impact positif de l'article sur la baisse des arriérés de primes après la mise en place de l'article 13 du code des assurances est entrain de s'atténuer. A cet effet, il est impérieux pour la tutelle de prendre les dispositions nécessaires par des contrôles sur pièces et sur place pour comprendre les raisons de cette hausse brusque des arriérés de primes sur le marché burkinabè des assurances.



samedi 4 janvier 2020

'L'analyse de l'impact de l''article 13 du code CIMA sur les arriérés de primes des sociétés d'assurances non Vie avec le logiciel R'


L’analyse de l’impact de l’article 13 du code CIMA sur les arriérés de primes des sociétés d’assurances non Vie avec le logiciel R.

L’assureur garantie un risque contre le paiement d’une prime par le souscripteur. Selon le codes d’assurances de la zone CIMA à son article 13, la garantie n’est valable que lorsque la prime est payée à la souscription. Le but était de lutter contre le trop plein d’arriérés accumulés par les sociétés d’assurances. Nous avons voulu montrer par ce billet, l’impact de la mise en application de l’article 13 depuis 2011 sur les arriérés des sociétés IARD.

La présentation des données

Nous avons crée une base de données regroupant les primes d’assurances et les arriérés des sociétés IARD de 2009 en 20014.




Descriptive Statistics

N: 14

arriéré
prime
Mean
12349.71
19863.29
Std.Dev
4979.69
7640.87
Min
3067.00
10264.00
Q1
9254.00
13932.00
Median
12571.50
17248.50
Q3
16840.00
26066.00
Max
18468.00
33024.00
MAD
5623.50
7413.00
IQR
6972.25
11457.25
CV
0.40
0.38
Skewness
-0.46
0.44
SE.Skewness
0.60
0.60
Kurtosis
-1.13
-1.40
N.Valid
14.00
14.00

Data Frame Summary

 La courbe comparative des primes et arriérés de primes par la librairie ggplot

 


Analyse de la courbe

Nous constatons une chute drastique des arriérés de primes après 2011. Nous pouvons conclure que l’article 13 nouveau a eu un impact positif sur le recouvrement de primes. Mais la question qui reste poser pourquoi le volume des arriérés de primes reste élevé malgré la production des états CIMA en Juin. Nous allons revenir sur cette anomalie dans notre prochain billet.

Bonkoungou Michel, Statisticien-Blogueur.

dimanche 15 décembre 2019

La lutte contre le VIH chez les personnes handicapées


Les personnes Handicapées sont-elles oubliées dans les stratégies de lutte contre le VIH : les chiffres parlent ?
Comment réduire l’écart entre le taux de prévalence national et celui des personnes handicapées à l’occasion des journées internationales du VIH le 1er décembre et des personnes handicapées le 03 décembre ? En effet, le taux de prévalence du VIH chez les personnes handicapées est plus de cinq (05) fois supérieure à la proportion nationale.
Le 1er décembre est la journée mondiale de lutte contre le sida. Cette journée internationale est consacrée à la sensibilisation de la pandémie du sida. Le 03 décembre est la journée internationale des personnes handicapées. Cette Journée internationale des personnes handicapées a été instituée par les Nations Unies depuis 1992 afin de permettre une meilleure connaissance du handicap, des droits des personnes handicapées et l’inclusion. Ces deux dates majeures poussent à réflexion notamment sur la problématique VIH et Handicap. En effet, le taux de prévalence national du VIH est de l’ordre de 0,8% selon les statistiques nationales en 2018 et le taux de prévalence au niveau des personnes handicapées est de 4,6%, selon l’étude bio comportementale sur la vulnérabilité des personnes handicapées face au VIH de l’IRSS, commanditée par l’ONG Humanity & inclusion en collaboration avec le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (SP / CNLS-IST). Le graphique suivant illustre cette différence.

Figure 1: taux national de prévalence du VIH vs taux de prévalence des personnes handicapées

Nous sommes alors en droit de nous poser les questions suivantes :
1-      Quelles sont les facteurs explicatifs de cette différence entre les deux taux de prévalence ?
2-      Quelles sont les solutions pour réduire l’écart de ces deux taux ?
Pour répondre à la première question nous avons exploité les résultats de l’étude comparative entre les recommandations de l’article 25 (relatif à la santé des personnes handicapées) de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et leur application concrète à travers les lois, politiques et stratégies santé inclusives (2018). En effet, le rapport stipule que les personnes handicapées ne constituent pas une cible prioritaire de lutte contre le VIH à contrario des populations clefs[1]. En conséquence, le paquet minimum de service VIH et les outils et canaux de communication sont peu inclusifs des personnes handicapées. Cette prévalence est élevée du fait de la marginalisation des personnes handicapées, de la difficulté d’accès aux dépistages et aux traitements antirétroviraux, des violences sexuelles à leur égard, de la stigmatisation des personnes handicapées.
Ainsi, les solutions pour lutter contre le fort taux de prévalence du VIH au sein des personnes handicapées passent nécessairement par une amélioration du cadre juridique de protection des droits des personnes handicapées et de lutte contre le SIDA et les autres IST ; en l’occurrence une relecture des lois : 012-2010, 030-2008 et 049-2005 s’impose afin de tenir compte de l’esprit de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Par ailleurs, une solution opérante de la prise en compte des personnes handicapées dans la riposte du VIH doit comprendre la formulation d’indicateurs clairs sur les personnes handicapées dans la lutte contre le VIH/SIDA par le CNLS à travers de collectes régulières de données. Dans lutte, les personnes handicapées elles-mêmes et des leurs organisations/Association ont un rôle capital à jouer. Des conventions de collaborations entre associations de lutte contre le SIDA et celles œuvrant dans le domaine du handicap doivent être conclues. Du reste, pour une bonne prise en compte des personnes handicapées dans la lutte contre le VIH, les prestataires de santé doivent être former sur le handicap et les préoccupations/besoins spécifiques en matière de santé des personnes handicapées. La carte d’invalidé doit servir à l’accès des droits associés.

BONKOUNGOU Michel, Statisticien-Blogueur.


[1] Dans le contexte du VIH, les populations-clés comprennent : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres, en particulier les femmes transgenres, les travailleurs du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les personnes vivant avec le VIH et les personnes incarcérées ou en détention.